Durabilité du bois : pourquoi une construction bois dure plus longtemps que ce que l’on croit ?

Sur les salons et en lors des échanges avec des clients, la question revient constamment :
« Une maison en bois… ça dure vraiment dans le temps ? »

Au début, j’avoue que cette interrogation me surprenait. Pour les professionnels du bois, la réponse est évidente. Mais avec un peu de recul, cette question est totalement légitime : le grand public manque d’informations concrètes sur la réalité de la construction bois moderne.

Aujourd’hui, voici pourquoi le bois est l’un des matériaux les plus durables au monde ; et pourquoi les idées reçues persistent encore.

1. Pourquoi ce doute revient si souvent ?

Parce que beaucoup de personnes associent le bois à :

• une cabane de jardin qui se dégrade,

• une palette qui gonfle,

• un meuble qui s’abîme au moindre verre renversé.

Bref : des usages domestiques, pas de la construction.

La construction bois n’a pourtant rien à voir avec une planche exposée à l’extérieur.
Un mur ossature bois actuel, c’est :

• du bois sec, calibré, stabilisé,

• un assemblage technique,

• une gestion de vapeur maîtrisée,

• une structure protégée dans une enveloppe performante.

Rien à voir avec du bricolage.

2. L’ossature bois : un système extrêmement durable

Voici les faits :

Le bois structurel reste stable dans le temps

Le béton fissure.
Le bois, lui, travaille, mais ne casse pas.
Sa stabilité dimensionnelle est excellente lorsqu’il est sec et ventilé.

Le bois gère naturellement l’humidité

C’est un matériau hygroscopique : il absorbe et relâche l’humidité,
ce qui limite la condensation interne et les moisissures.
Un mur béton mal isolé peut en développer, un mur bois bien conçu… non.

Les technologies actuelles augmentent encore sa longévité

Aujourd’hui, le bois structurel :

• est séché en atelier,

• contrôlé,

• traité,

• protégé derrière une membrane et une lame d’air ventilée.

Une ossature bois moderne dépasse sans difficulté les 100 ans.

3. Le seul point à surveiller : le bardage… mais pas comme on l’imagine

C’est souvent le sujet qui inquiète le plus.

Oui, le bardage bois peut nécessiter de l’entretien si l’on veut conserver une couleur précise.
Mais attention :

⚠️ Un bardage qui grise ne signifie absolument pas “mauvais entretien”.
C’est une évolution naturelle provoquée par les UV.

Dans les pays nordiques, 90 % des façades sont grisées et c’est parfaitement normal.

Les seuls cas où un bardage vieillit mal :

• absence de ventilation,

• mauvaise mise en œuvre,

• contact permanent avec l’humidité.

Ce n’est pas le bois le problème.
👉 C’est la technique de pose.
Et c’est précisément ce que Fourcade et Fagus maîtrisent depuis plus de 60 ans.

4. Des preuves historiques de la durabilité du bois

Les exemples ne manquent pas.

🏛 La plus vieille maison de Paris est en bois

Rue Volta, dans le 3e arrondissement.
Construite en 1644.
Toujours debout.
Toujours habitée.

🏔 Les chalets alpins

Exposés depuis plus d’un siècle à :

• la neige,

• le gel,

• le vent,

• des amplitudes thermiques extrêmes.

Le béton fissurerait.
Le bois, lui, s’adapte.

❄ Les pays nordiques construisent presque exclusivement en bois

Parce que le bois :

• résiste au froid,

• supporte les variations,

• ne fissure pas,

• et isole beaucoup mieux que les matériaux minéraux.

🇯🇵 Des temples japonais en bois ont plus de 1 000 ans

Le Hōryū-ji date du VIIe siècle.
Toujours là.
Toujours stable.

 🏢 Ascent MKE : le plus haut bâtiment bois du monde

Milwaukee, aux États-Unis.

25 étages dont 19 en bois.
87 mètres de haut.
Construit en bois massif.
Record mondial de hauteur pour un immeuble bois.
Toujours en exploitation.

Pendant que des bâtiments béton des années 70 nécessitent déjà de lourdes rénovations…

5. Le bois ne fissure pas, contrairement au béton

Le béton subit :

• dilatation,

• contraction,

• fissuration,

• carbonatation,

• corrosion interne des armatures.

Le bois :

• travaille,

• respire,

• répartit les charges,

• reste stable.

Il absorbe les contraintes au lieu de les rejeter.
C’est pour cela qu’on construit aujourd’hui des immeubles de + de 10 étages en bois.

6. Alors, pourquoi ces questions persistent encore ?

Parce que les gens ne voient généralement que :

• le bardage extérieur,

• les cabanes de jardin,

• les planches de mauvaise qualité vendues en grande surface.

Ils ne voient pas :

• l’ossature,

• les membranes,

• la ventilation,

• les traitements,

• les calculs techniques,

• la mise en œuvre professionnelle.

Le bois n’est pas un matériau fragile.
C’est un matériau vivant, performant, durable, à condition d’être :

• bien protégé,

• bien ventilé,

• bien posé.

Conclusion :

Oui, le bois est durable. Très durable. Et cela se prouve.

Entre :

• les chalets centenaires,

• la plus vieille maison de Paris,

• les constructions nordiques,

• les temples japonais millénaires,

la réponse est évidente :
👉 le bois traverse les siècles avec moins de dégâts que le béton.

Si la question revient si souvent sur les foires, c’est normal :
le public n’a pas la connaissance technique qui, pour toi, semble évidente.

À nous d’expliquer, de rassurer, d’apporter du concret.
Le bois est durable, stable, fiable : il l’a prouvé pendant plus de 1 000 ans.